Cette pierre est un coeur, vois sa lourde parade,
Immobile et sans heure, à la plaine blafarde !
Elle est seule et pourtant, quelque bête sans nom
A confié ses enfants à ce ventre bien rond.
Comme aux tombes patientes qui veillent les morts,
Une mousse riante a saisi le décor
D’une douce parure, innocente et fragile,
Un défi de nature à la stèle immobile.
Il est temps de parler de l’amour et du vent
Quand le sang pétrifié s’écoule lentement
En filets de poussière et de chants silencieux,
Regagnant à la terre un destin miséreux !
Quel orgueil éclatant de périr en vainqueur !
Quelle peine, pourtant, de savoir l’âme soeur
En un autre pays, dans un autre tombeau,
N’ entendant de mon cri qu’un éternel écho !
Jérôme