Force est de constater que mon cheveu déteint,
Que je dois au seul fard ma mine réjouie.
Les trilles de l’oiseau dédaignent mon ouïe
Et les affres du temps se lisent sur mon teint
Un jour je partirai, peut être le matin,
Dis-moi, qui pleurera mon âme évanouie
Quand à mon désespoir, dans la terre enfouie,
Je verrai s’allonger les racines du thym ?
Sera-t-il un seul arbre, improbable visage
Penché sur mon tombeau pour un dernier hommage
Qui gardera de moi le moindre souvenir ?
Seigneur, si tu m’entends, à l’heure où je trépasse
La douceur d’une main sur ma vieille carcasse
Emplirait de bonheur mon ultime soupir