Je te parle du vent qui rend floues les images,
Dans nos têtes souvent les couleurs s'effacent
Comme sous le pinceau d'un maléfique mage
Qui rogne peu à peu les teintes quoiqu'on fasse.
Le vois-tu qui souffle sur tous nos souvenirs,
Et répand le néant dans nos coeurs terrassés
D'avoir voulu se battre pour se prémunir
D'un funeste destin que le temps a tracé.
Nos rêves sont partis en pays incertains.
De couleur sépia ils sont maintenant vêtus.
Perdus dans la bourrasque d'un temps assassin,
Ils luttent contre l'absence qui les dilue.
Le vent flou sans pitié s'est saisi de nos vies
Sur son passage orageux tout s'est effacé.
Il reste quelques reflets dans l'eau croupie
De rares flaques sous un soleil froissé.