[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Apocalypse selon Saint-RodesLa mort nous brûlera que nous avons nourrie
Aux forges de la peur, depuis la nuit des temps.
La Bombe nous viendra comme une lourde amie,
Vomissant la fureur et consumant les champs.
Je vis sur mon balcon frissonner la poussière,
Entendis le soupir d’un lointain grondement,
Et au coeur du brasier l’étoile carnassière
Avala tout le ciel inexorablement.
Je vis les yeux trop clairs d'enfants agenouillées
Couler comme du fer au fond d’un laminoir,
Avant que le tonnerre aux flammes déchaînées
Ne figeât leur fantôme en bustes de sang noir.
Mais voici l'horizon courant sur la prairie
Un soleil maigre et pâle éteint son lumignon.
Les ténèbres, partout, fument la barbarie
Sous le fielleux chapeau du géant champignon.
Rodes