Les Volcans de Larmes
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 Fille Unique.

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Natacha Péneau

Natacha Péneau


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MessageSujet: Fille Unique.   Fille Unique. Icon_minitimeMar 17 Juil - 8:40

La Fille Unique


Je suis fille unique, ce n’est pas drôle il faut tous les jours inventer de nouveaux jeux, parler avec ses poupées ou son nounours…Croyez vous qu’ils me répondraient une seule fois ? Non jamais…donc je continue à poser les questions et à faire les réponses à leurs places..
J’aurai pourtant tellement voulu avoir un grand frère. J’en ai demandé un à ma grand-mère qui m’a envoyé promener :
-« Demande à ta mère ! » me dit-elle.
J’ai demandé à ma mère qui a souri gentiment et m’a mis dans les bras une photo représentant sa maman avec un beau bébé sur les genoux.
« -Voilà ton frère. Il s’appelle Boris…» En voilà une nouvelle ! J’étais aux anges j’avais un frère. Dire que c’était un grand frère eut été vain mais un frère est toujours bon à prendre. Quand je retournai voir ma mère au bout de quinze jours je regardais la photo pour voir si Boris n’avait pas grandi entre temps ! Croyez-le ou pas, pendant toute ma petite enfance j’attendis que ce frère grandisse un peu et se mette à vivre dans le cadre de la photo.
Les années passèrent Boris resta bébé et moi je me fâchais car une fois de plus on m’avait dupée, je n’avais toujours pas de grand frère.
Les événements se précipitèrent, je quittais ma grand-mère pour vivre avec ma mère, la guerre arriva puis l’exode, les alertes, les bombardements et pour couronner le tout ma mère partit travailler en Allemagne, me laissant une fois de plus chez ma grand-mère… je suis arrivée à l’age « bête » rien n’allait plus ! Je n’écoutais personne et personne ne voulait s’occuper de moi… à ces moments j’ai souvent pensé à mon grand frère. S’il avait été là il m’aurait protégé contre le monde entier, contre le froid et la faim, le manque d’affection. Il m’aurait compris lui ! J’étais sure de son existence et je savais qu’il était quelque part en Russie en pleine guerre, mais vivant car je le portais en moi et j’aurai senti s’il lui était arrivé malheur..
Etre fille unique c’est porter tous les ennuis de la terre sur le dos, ne jamais pouvoir partager ses peines, ni ses joies… Abandonnée de tous
J’essayais de sourire, d’être gaie un véritable bout entrain disait on de moi. On recherchait ma compagnie, je faisais rire mes amies et mes camarades et je riais à gorge déployée avec elles !
Ma mère revenue d’Allemagne me mit en pension.
J’étais toujours seule avec moi même…Entre temps mes parents décidèrent de reprendre la vie en commun …
Un jour maman me dit : « j’attends un bébé, que veux-tu un petit frère ou une petite sœur ?. »
« Une petite sœur bien sure ! » puisque j’avais déjà un frère, Je réfléchis et lui demandais : « Est-ce que vous m’aimerez toujours autant ?… même un peu plus si possible, car je suis la plus grande ? »
« Mais bien entendu ma petite fille, je t’aimerai toujours plus que tout au monde ! »
Papa me rassura également en me disant : « Tu sais j’ai deux frère et ma mère m’a toujours aimé plus qu’eux car j’étais le premier…d’ailleurs calcule cela fait déjà 14 ans que nous t’aimons et le bébé n’est pas encore né… »
Avec de tels arguments j’ai été complètement rassurée et heureuse d’avoir une petite sœur puisque c’est ce que j’avais demandée…
Les événements se précipitèrent, le débarquement en Normandie, la guerre qui n’en finissait toujours pas… les batailles de rue et la libération de Paris !
C’est dans cette atmosphère que ma petite sœur naquit le 23 septembre 1944… je fus prévenue par un télégramme en pension…Le samedi suivant j’allais à Paris pour faire sa connaissance..
Mes camarades de pension s’étaient cotisées et se procurèrent un joli bavoir rose et une broche plaquée or avec « bébé » gravé dessus ; en pleine guerre ou tout était si difficile à acheter, ce cadeau était splendide !
Je pris le train à Gagny jusqu’à la gare de l’Est ce voyage à travers les ruines des immeubles coupés en deux, le cimetière labouré par les bombes c’était impressionnant ! Des détails insignifiants parfois, je me souviens par exemple, d’un petit ours en peluche ballotté par le vent dans la chambre béante d’une maison tenant encore debout par je ne sais quel miracle ? un petit ours sauvé du bombardement précédent, son propriétaire était-il en vie ?
Mais j’allais à Paris à la rencontre de ma petite sœur ! Métro Sèvre Babylone et me voici rue du Dragon un hôtel ou mes parents s’étaient installés. Papa m’ouvrit, Maman était à l’hôpital et il fallut attendre l’heure des visites….le lendemain à treize heures; mon impatience était grande ! Papa était entrain de dessiner des « tours Effel »l et des « Arc de Triomphe » sur des mouchoirs de couleurs vives.
« C’est le travail de ta mère que je dois livrer au plus vite. L’atelier a déjà des commandes pour les américains. » La roue tourne il y a quelques mois à peine ces mêmes mouchoirs se vendaient aux allemands en souvenir …. De quoi ?
Je me mis à travailler avec papa, c’était amusant et le temps passait plus vite…
« Merci tu m’as beaucoup aidé nous allons pouvoir vivre jusqu’à la prochaine commande. » j’étais fière car c’était mon premier travail ! bien plus amusant que tout ce que je m’efforçais d’apprendre ou pas au pensionnat.
Enfin le moment était venu d’aller voir « mon bébé. »
Les parents l’avaient appelé Hélène, je n’avais rien contre. L’hôpital de l’assistance publique n’en finissait pas d’étaler ses corridors gris …Enfin papa ouvrit une porte et j’ai vu ma mère irradiant de bonheur en tenant contre son sein un merveilleux petit poupon… Jamais je n’ai revu cette expression sur le visage de ma mère : c’était l’amour infini, l’émerveillement devant ce petit être…à qui elle venait de donner la vie !
J’ai regardé cette minuscule petite chose qui était ma sœur… je trouvais que c’était le plus beau bébé du monde ! J’étais très heureuse mais je me sentais toujours seule !
La fille unique …
La vie continuait bouillonnante j’ai essayé d’être une grande sœur pour ce petit bout de fillette, mais je me suis mariée et je suis partie en Indochine rejoindre mon mari avec l’enfant que j’attendais à mon tour.
J’avais dix huit ans….

Chapitre II

Après la guerre ma mère a essayé de joindre Boris et d’avoir des nouvelles du reste de sa famille qui était restée en Russie.
Boris était vivant mais il refusait tout contact avec nous, répondant aux recherches de ma mère par la Croix Rouge qu’il ne connaissait personnes à l’étranger.
Sachant les difficultés du peuple russe je compris, cependant son refus me fit très mal.
J’ai avalé les années qui suivirent …Mon retour en France avec ma petite fille qui n’était pas une photo, mais ma fille à moi toute seule Je lui devais tout car elle m’a redonné le gout de vivre et de luter pour elle. Je fus maladroite sans doute car mon amour était sans mesures et sans bornes
Puis mon divorce, mon remariage, la naissance de mes deux fils, une vie riche d’événements avec mon mari et mes trois enfants. Mais ce n’est pas le sujet de ma nouvelle d’aujourd’hui.

Mon mari et moi allâmes plusieurs fois en Russie. Une fois nous y sommes allées tous les trois avec ma fille ! à chacun de mes voyages je pensais à mon frère qui vivait là quelque part et je lui envoyais mes pensées chaleureuses.
L’année Gorbatchev la cousine de ma mère lança une recherche auprès de la Croix Rouge Australienne … Boris lui a répondu. Elle lui a dit qu’ Paris il avait une sœur et lui a envoyé mon adresse… il a longtemps hésité, à quoi bon ? Après tant d’années, saurai-je même qui il est ? La cousine insista jusqu’à ce qu’il m’écrive…
Je reçu la première lettre de mon frère en I989 !

Qui était-il ? une lettre courte, juste une ouverture me demandant des nouvelles de maman… je répondis d’une façon modérée qu’hélas elle venait de mourir et qu’il se manifestait un peu tard !
« Mieux vaut tard que jamais ! » me répondit il en me demandant des nouvelles plus détaillées… je répondis et pendant un an une correspondance intense se lia entre nous. Il m’était devenu proche, je voulais le voir lui parler le connaître lui sa femme ses deux fils et même ses petits enfants ! J’avais retrouvé mon grand frère au fin fond de la Sibérie, à Khabarovsk en face du fleuve Amour et de la Chine.
Je pris le téléphone pour la première fois pour l’appeler dans cette contrée lointaine je lui annonçais que je voulais venir pour huit jours dans un hôtel de la ville et faire sa connaissance… lui demandant quand cela le dérangerait le moins !
Une voix douce me répondit… « Non, non je t’envoie une invitation et tu viens chez nous pour un ou deux mois. » Le climat est correct entre le quinze juillet et le quinze août
Boris s’étant présenté comme le frère de maman je l’appelais Oncle Boria , mais quelle importance. Peut être ne savait-il même pas que j’étais sa sœur ?
J’ai commencé a faire les démarches pour obtenir mon visa et je vous assure que pour aller en Russie ce n’est pas une partie de plaisir administrative !
J’ai acheté des valises légères pour pouvoir les remplir de tous les cadeaux. Entre temps la Perestroïka battait son plein le pays vivait une pénurie sévère.
Nous, nous écrivions toutes les semaines J’avais l’impression de rattraper le temps perdu. Mon frère avait une âme !
Le moment de partir arriva enfin !
J’ai eu mes papiers au dernier moment comme de bien entendu …Mon mari s’inquiétait, ma fille venait tous les jours pour fourrer dans mes valises soit un cadeau supplémentaire, soit de la citronnelle contre les piqûres des moustiques sibériens… elle pensait à tout pendant que je planais entre mes multiples émotions.
Le quinze juillet arriva. Mon mari m’emmena à l’aéroport de Roissy et je le quittais au portillon des douanes… Paris Moscou puis changement d’aérogare pour prendre un avion soviétique allant de Moscou à Khabarovsk.
Un voyage extraordinaire où nous poursuivions le lever du jour pendant toute la nuit avec le décalage horaire … dans cette deuxième partie de mon vol j’étais la seule « étrangère » entourée de russes dans cette ambiance typique, je me sentis différente. Mais je me sentais russe. Plus près de mon enfance et de ma langue natale …
Le seize à midi, heure locale j’arrivais à Khabarovsk, par une chaleur torride…
On me transporta en autocar dans une salle d’attente où je ne vis personne…Je mis mon nez dehors et j’ai vu un attroupement un peu plus loin devant une autre sortie.
Bien sur j’étais dans la salle des étrangers ! Boris devait m’attendre de l’autre coté, je me suis adressée à une hôtesse de gare à l’aspect rébarbatif, lui demandant si elle pouvait faire une annonce que Boris K. était attendu à la salle des étrangers, j’ai eu du mal a convaincre cette femme revêche qui devait en référer à son chef, finalement l’annonce fut passée par haut parleur,. Je suis sortie devant la porte guettant une quelconque réaction du coté de la foule…
Une petite fille émergea en courant avec un gros bouquet de fleurs, suivit par mon frère tel que je l’avais imaginé d’après les dernières photos et sa femme qui s’essoufflait tout en courant . Je jetais mon sac et mon bagage à main sur le trottoir pour courir vers eux… Je me suis trouvée entourée, embrassée mes larmes se mêlèrent à celles de Mouzon (la femme de mon frère) lui avait les yeux brillants mais un homme ne pleure pas ! -dit-on …
La fillette s’appelait Olga c’était ma petite nièce elle pu enfin me fourrer les fleurs dans les mains… Le taxi attendait depuis longtemps, j’allais récupérer mes bagages et maîtriser mes émotions… Nous avons traversée toute la ville, passé devant le cimetière où ma grand-mère K. reposait depuis la fin de la guerre.
Nous, nous arrêtâmes au centre où mon frère habitait , hélas au quatrième étage sans ascenseur… Il s’est chargé de mes lourdes valises lui plus âgé de quatorze ans avec des problèmes cardiaques ! Je ne voulais pas le laisser faire mais sa femme me fit comprendre qu’il était l’homme et que chez eux il ne pouvait en être autrement…
Ces premières heures j’ai eu l’impression que Mouzon me comprenait mieux et qu’il me serait plus facile de m’entendre avec elle. L’appartement était celui d’un couple qui s’aime et qui a vécu cinquante ans ensemble avec leurs souvenirs, les photos sur les murs…. « Oh ! C’est ma grand-mère âgée, je la reconnaît mais je ne l’avais vue que jeune sur les photos de maman. Oh, mais c’est André le frère de maman et Natacha sa sœur !… » Je retrouvais toute ma famille maternelle ….
Boria me laissa son lit dans la chambre et prit le divan du salon j’essayais de protester mais rien n’y fit… j’ai déballé mes cadeaux, nous avons pris le thé et puis il a fallu aller m’enregistrer à la NKVD et demander l’autorisation d’aller dans la maison secondaire de mon frère sur une petite île à une heure trente en bateau, mon visa ne me permettait pas de sortir de Khabarovsk !
Nous voici parti tous les deux. Je pris pour la première fois mon frère par le bras, enfin ses grands yeux bleus me regardèrent avec l’amitié que nous avions créée à travers nos lettres. De temps en temps il me posait une question à laquelle je répondais avec franchise. Parfois il essayait de me provoquer moi, l’émigrée, la russe blanche mais je ne me suis pas prise à son jeu, l’humour m’a sorti de l’embarras.
Il a fallu beaucoup de patience et de diplomatie pour obtenir l’autorisation de visiter les environs et de vivre une quinzaine de jours dans cette petite île ancien territoire des Nanaï
Boria avait décidé de partir dès le lendemain.
J’étais épuisée par les émotions, la chaleur intenable, le décalage horaire les questions interminables de la NKVD … à qui par exemple je ne pouvais pas donner les patronymes des parents de mon mari ou de mon gendre ! et qui n’arrivaient pas à comprendre qu’en France nous n’employons que le prénom mais pas celui du père en plus…Les pourquoi ? de la NKVD m’avaient démontée, heureusement que mon frère me regardait avec son bon sourire et un clin d’œil de temps en temps…Ouf, nous sortîmes avec les tampons sur mon visa !
De retour à la maison, ayant grimpé à nouveau quatre étages Mouzon me proposa de prendre une douche et de me mettre à l’aise, en combinaison par exemple comme elle même…m’assurant que personne ne viendrait.
Je ne portais pas de combinaison depuis belle lurette, je me mis donc en chemise de nuit. Pendant ce temps elle avait dressé la table dans le salon-salle à manger et la sonnette tinta…
Leur fils Youra avec sa femme, son fils et sa fille Olga (qui était déjà ma vieille copine de sept ans) …venaient voir cette tante venue de Paris et parlant russe ! ?
.Rouge de honte et de chaleur c’est dans cet état que je fis leur connaissance !
Je suis certaine d’avoir bu de la Vodka ce qui arrangea mon état d’esprit et me remonta le moral ! Pour le reste je ne me souviens de rien….
Le lendemain réveil à six heures du matin pour prendre le premier bateau, je n’avais qu’une petite valise par contre mon frère et Mouzon étaient chargées comme des baudets… transportant le gaz pour la cuisine et les denrées alimentaires car il n’y avait aucune boutique dans l’île. A quoi bon avec un jardin potager et un verger fierté de mon frère, il y avait de quoi ! Les framboises en Sibérie sont deux fois plus grosses que les notre par contre les tomates ne mûrissent qu’une fois par saison, mon frère en avait planté quarante pieds pour faire des conserves.
Dans cette seconde partie du mois de juillet le potager donne en plein … Là sur cette île dans une isba en bois construite par mon frère , et une véranda qu’il appelait la cuisine d’été… et d’où la vue s’étirait jusqu’à la Chine dans un brouillard bleuté. Oui, c’est là que nous nous sommes vraiment retrouvées avec nos souvenirs en commun
« As-tu connu Popotchka ? » le perroquet « Bien sur ! » me répondait-il, « et toi le crocodile ? » « Oh oui, connais-tu l’histoire des ours ? » et… « Les cousins de Vladivostok, que sont-ils devenus ? » C’est ainsi que pendant deux semaines nous avons cimenté notre fraternité et jeté un pont entre notre enfance et le temps présent…
Je lui ai dit que j’avais des doutes, que je pensais qu’il était peut-être mon frère ?
Il m’a demandé pourquoi, après lui avoir sorti tous mes arguments j’ai attendu sa réponse…
« Tu sais, me dit-il, pense comme tu le désires. Si tu veux je serai ton frère sinon je reste ton oncle Boria. »
« Tu es mon Boria tout court »…
Je l’aimais comme mon grand frère et je savais que maintenant c’était réciproque …
Un samedi à la campagne sont arrivé : le deuxième fils de mon frère Léonide, journaliste avec sa femme cardiologue ainsi que leur fils de dix ans …
Youra avait quelques jours de congé et il resta avec nous plus longtemps.
Toute la famille était réunie c’était merveilleux ! Je me souviens avoir dit :
« Si je le pouvais je resterai avec vous ici car j’ai enfin trouvé ma terre, mon pays, ma famille ! » Je le pensais très fort et je le pense encore … quelque part là bas il y a un nid ou je pourrai me blottir.
Le temps passe vite quand on nage en plein bonheur ! à la campagne je me suis promenée dans les bois avec mon frère, il me montra les tanières des ours, les arbres qui tout en étant les mêmes que les notre étaient très différents, le limonier une plante grimpante dont les feuilles très parfumées sont employées dans la cuisine à la place du citron. Nous avons été poser des filets dans la rivière et le lendemain un poisson magnifique nous fut servi au déjeuner, je pense que c’était un esturgeon !
Mouzon s’évertuait à faire de la cuisine avec le peu de denrées qu’il y avait à cette période transitoire de la fin du communisme, mes neveux nous faisaient parvenir des merveilles, comme du saucisson, de l’huile, du café pour la parisienne que j’étais, une solidarité s’établit autour de nous pour procurer à mon frère ce qu’il était possible pour recevoir honorablement la « Française »
Dés le matin je suivais Boria partout ramassant les framboises avec lui ou binant les fleurs, nous faisions des conserves de concombres à la russe et de tomates vertes…quand il bricolait je lui passais les outils et le soir nous regardions un feuilleton à la télé. « La rose rouge » un policier avec V.Vissotsky que la famille avait déjà vu plusieurs fois… Mais chez nous aussi les séries télévisées passent et repassent allégrement !
La nuit venue Boria me disait : « Tu viens à la chasse ?» après avoir vérifié que les moustiquaires étaient bien closes, munit d’un aspirateur que nous tenions à deux nous partions aspirer les moustiques qui s’étaient faufilés malgré nos précautions dans la chambre à coucher…. C’était une partie de franche rigolade Mouzon s’exclamait : « Mais vous allez tomber tous les deux : » « Tu vois là ? » « Oui on y va ! » et plouf dans l’aspirateur…Tous les soirs pour notre plus grand plaisir il y avait la chasse aux moustiques ! Nous étions des enfants frère et sœur rattrapant le temps perdu…
« Tu es la seule famille qui me reste » me disait-il de plus en plus souvent.
Le temps était venu de revenir à la ville, il voulait me montrer tant de choses les jours m’étaient comptés… c’est trop triste de se quitter comme ça ! je décidais de les inviter tous les deux à Paris l’année d’après… ils ont accepté sans hésiter … « Maintenant que je te connais j’irai au bout du monde ! » me dit il.
Boria et Mouzon préparèrent une grande fête avant mon départ …
J’étais triste mais l’espoir de les avoir chez nous bientôt…et de lui montrer ce que fut ma vie, mon environnement, mes enfants les souvenirs de maman, m’empêchèrent de pleurer quand l’avion se mit à rouler et que sa silhouette au milieu des siens se fit de plus en plus petite…

J’avais retrouvé mon frère !


23 septembre 2008
Natacha Péneau




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Rodes (nurtapa)
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MessageSujet: Re: Fille Unique.   Fille Unique. Icon_minitimeMar 17 Juil - 9:35

Quelle saga ! Ton texte est bien écrit et , à grand renfort de détails, m'a plongé dans un univers jusque là inconnu, celui de la Sibérie, mais aussi de cette liesse familial que je n'ai pas connue depuis bien longtemps.

Tendrement

Jérôme
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MessageSujet: Re: Fille Unique.   Fille Unique. Icon_minitimeMar 17 Juil - 9:39

Boris fut pour nous un lien très important, j'aime ton récit il me rappelle nos lettres puis son arrivée ! Bisous Nat
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Natacha Péneau

Natacha Péneau


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MessageSujet: Fille Unique.   Fille Unique. Icon_minitimeMar 17 Juil - 12:19

Je te remercie d'avoir lu cette saga familiale. Elle s'arrete là. Cela a été difficile de me replonger dans tous ces souvenirs écrits il y a quatre ans environ. Mais grace à toi j'ai pu faire quelques corrections et je vais le remettre sur mon site avec une robe neuve... je n'ai plus que quelques petites nouvelles sans beaucoup d'interet, et celles que j'ai prévues d'écrire ? ? ?
Bonne soirée
je t'embrasse tendrement
Natacha
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Natacha Péneau

Natacha Péneau


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MessageSujet: Fille Unique   Fille Unique. Icon_minitimeMar 17 Juil - 12:22

Merci à toi aussi d'avoir lu ces souvenirs .
à bientôt je t'embrasse tendrement
Nat.
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MessageSujet: Re: Fille Unique.   Fille Unique. Icon_minitime

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