Je parsème de sel un pays sans hiver
Où plus rien n’est secret que des caves obscures
Et ces vieux accoudés à leur vie de misère,
Sur des cannes vernies ou à l’ombre des murs.
Depuis combien de temps, depuis combien de rêves,
Ces êtres de rocaille et de brûlant soleil
Ne savent du foyer les apaisantes trêves
A contempler dehors le givre sur la treille ?
Celui-là qui revient, foulant un sol aride,
Et que sa douce attend, couverte de moiteur,
Connaîtra-t-il un jour les routes impavides
Et les frissons mourants sur un sein de tiédeur ?
Mais l’heure est à poser la bûche dans le feu.
Je vois à l’horizon ton ombre vaciller,
Tirant au soir mourant et à ces vents furieux
Le rêve lancinant d’un amour inventé.
Jérôme