C’est le sonnet joyeux qui fait danser les mots.
Il est dans le bon ton, plaisant aux belles dames,
Portant à bout de vers les rires et les drames,
Faisant lever la mort et valser les pieds bots.
C’est le sonnet joyeux qui bouge ses grelots,
Eclairant les bas fonds, sanctifiant les infâmes,
Et pourléchant la nuit de ses rimes en flammes,
Aux écrans débridés de nos songes falots.
Mais il clame bien faux, le sonnet méprisant
Qui déchante, inspiré, son vide agonisant.
Sa parure émeraude est un mirage fat.
Oui, son lai ressassant, rebattant la mesure,
Ainsi qu’un vieux tambour ébranlant sa masure,
Fera tomber les murs de son grand califat.
Jérôme