Le vieux bois sent l’amour et les chants du passé.
Il a vu trop de jours, il est bien fatigué.
Il est tendre de l’eau qui imprègne son coeur,
Se souvient d’un bateau conquérant et vainqueur.
Il était un foyer de rondins et de feu
Où l’enfant fatigué reposait, bienheureux.
Il était la forêt qui taisait nos baisers,
Protégeant des secrets, embaumant les étés.
Mais le temps a raison, oui, le temps est un ru,
Et qui creuse un sillon à l’écorce des fûts,
Emportant d’un murmure éternel et patient,
Quelques larmes de sciure au pays des mourants.
Mais la vie a raison, mais la vie est torrent
De mille tourbillons, de germes éclatants.
Sous le derme fripé se prépare déjà
La fragile beauté de nouveaux apparats.
Jérôme