C’était avant l’orage…
C’était avant l’orage, un silence incongru,
Le frémissement d’une feuille qui tombe,
Le dernier vol furtif d’un oisillon perdu…
Et puis soudain… comme une bombe ;
L’homme maître du monde ! se mit à hurler
Des mots sans fin, dépourvus de raison,
Gesticulant, s’étouffant, ne pouvant plus parler .
L’arme au poing. Il alla tuer sans façon :
Son frère, son ami, la femme du voisin,
Et les enfants surpris qui lui tendaient leurs mains…
Ivre de rage et de sang répandu
Il voulait se gorger même du cœur du pendu !
Dans cette mêlée de corps fouillant dans les décombres,
Il cherchait une vie, une âme ou même une ombre…
Mais n’ayant rien trouvé qu’un drôle de miroir,
Il alla se noyer dans le vieil abreuvoir !
C’était après l’orage , et qui donc l’aurait cru ?
Dans un camp : le noyé, dans l’autre : le pendu !
Le frémissement d’une feuille qui tombe,
Sur notre humanité qui n’est plus qu’une tombe…
Natacha Péneau