Aujourd’hui, je m’assoupis.
La fourche de mon démon
Peut bien dresser ses épis,
Me rabâcher son sermon,
J’ai entendu ta voix.
Aujourd’hui, je suis patient.
L’aiguille peut bien filer
Sur mon pauvre inconscient
Et les saisons, s’empiler,
J’ai senti tes parfums.
Aujourd’hui, je suis un homme.
Les mastards au coeur tout blême,
Perfusés au jus de pomme,
Je leur souffle des poèmes.
J’ai goûté ta peau de femme.
Aujourd’hui je n’ai plus peur
Et je peux tendre la main
Vers ce vide rédempteur,
Sans me soucier de demain,
J’ai touché ton corps de soie.
Aujourd’hui je suis heureux
Comme un gavroche attendri
Qui porterait, dans ses yeux,
Tous les rêves étourdis.
J’ai vu le fond de ton âme.
Jérôme