Je veux lécher la lune ouvrir son fruit juteux,
Moite de ses aigreurs, en perler de paresse
Et gémir à sa chair mon râle de détresse,
Accroupi sous un flot de poisons capiteux.
Barbouillé, maculé d’un ruisselet goûteux,
J’en laisserai couler la sève pécheresse
Au fond, tout lentement, de ma pieuse ivresse,
Et puis en jouirai tel un enfant honteux.
Priez pour mon salut ! J’ai cloué sur la porte
Un oiseau moribond, comme un cri qu’on exhorte
A sortir du silence, à nous faire croyants.
La Terre est un grand lit qui marche sur la tête
Un voyage de noce aux doux accents de fête,
Étouffant sous les draps nos orgasmes bruyants.
Jérôme