J’ai vu passer au loin tant de rêves nomades
Et suivi, dans la nuit, des cortèges d’étoiles.
Etait-elle là-bas, déjà, portant son voile
Et pleurant sa rosée sur ma braise malade ?
Pour elle j’aurais fait ma plus belle parade.
Etourdi, maladroit, j’aurais gonflé sa voile,
Expirant à ses pieds pour qu’enfin se dévoilent
A mes yeux pétillants ses charmes en cascade.
Aujourd’hui je la vois, je la sais comme on meurt,
Comme pose un marin, sur la terre, son cœur
Après que l’océan a ridé sa jeunesse.
A présent dans la forge enfumée des enfers
Où je frappais ton nom : ma gitane détresse,
Un regard a brisé l’entrave de mes fers.
Jérôme