Elle sort le matin ployant sous les années
Le temps a travaillé, tordu le vieux sarment,
Cette étoile, filant au désir si charmant,
Celle qui fascinait de ses hanches dorées.
Et libre elle dansait, les guenilles trouées,
Sa brune chevelure entrelacée au vent
Et ses graciles bras faisaient à chaque amant
Des colliers délicats, des chaînes assoiffées.
Les saisons ont terni son teint de brugnon mûr
Son chant est devenu rocailleux et trop dur
Ses pas sont désormais empreints d’une paresse.
La gitane est perdue et ne murmure plus
Que des imprécations aux mots fous et confus
Son regard s’est fané et pleure de tristesse.