Dans la nuit elle pend sa lanterne aux pignons
Tirant des rais d’argent qui semblent des flamberges
Se reflète et se brise en minuscules cierges
Sur les noirs océans, vacille en lumignons.
Effilochant la brume en de piteux fanions,
Elle amène à bon port les antiques ramberges,
Vomissant les marins qui tanguent sur les berges,
En quête de plaisirs de bals et de lampions.
Elle vêt d’un halo les frêles gourgandines,
Se donnant sans pudeur aux pêcheurs de sardines
Sous les yeux horrifiés d’un jeune calotin
Et quand l’aube survient, elle fuit les masures,
Les secrets d’une orgie et les tas de souillures
Purifiés par l’éclat du Bel Astre au matin.