Le Moine
Le missel à la main et le front soucieux
Sur le marbre glacé d’une cellule sombre,
Le moine est chuchotant les prières en nombre,
Espérant du sommeil l’appel silencieux.
Depuis bien trop longtemps, son corps dévotieux
A quitté la lumière et, réfugié dans l’ombre,
Se nourrit de versets chantés dans la pénombre,
Implorant le pardon d’un vocal anxieux.
Ses doigts, obstinément, dévident boule à boule
Un chapelet d’ébène et le temps qui s’écoule…
Et puis le soir, enfin, s’achèvent ses tourments.
L’auréole divine éclaire sa dépouille
Tandis qu’un frère ému, sanglotant, s’agenouille
Et signe de la croix ses derniers sacrements.