Ô, combien je voudrais, au creux d’un monastère
Supplier le Très-haut et louer tous ses saints,
Dans la nef à genoux les mains jointes aux seins,
Eprouver de la foi simplement le mystère !
Pourrai-je un jour vêtir la bure en lin austère,
(Si longtemps j’ai porté l’habit des assassins),
Marcher loin des sentiers où sonnent les tocsins
Vivre la rédemption qu’offre le baptistère ?
Obtiendrai-je pardon, serai-je châtié
Au nom de mes soldats qui tuaient sans pitié
Et revenaient vainqueurs des missions accomplies ?
Sera-ce suffisant au divin jugement
Si mon âme se voue à l’asservissement
A l’heure où tinteront mes dernières Complies ?