pato (alexandrin)

Pato

Il est le bousculon de toute une ramille
De fameux chiens courants et certes fins limiers,
Il déteste pourtant débusquer les gibiers.
Et dignement son dos, le tourne à la famille.

Il dédaigne chasser les lapins ou chevreuils.
Et tant pis pour le fouet ou encor la taloche !
Du bout des coussinets il ripe sa galoche.
Pour entendre du bois le doux chant des bouvreuils.

Loin des yeux du piqueux il se cache et se glisse,
Le poil semé de neige à l’abri des halliers.
Il lève haut la patte au dessus des terriers,
Puis, renifle en guerrier, les odeurs de sa pisse.

Il voit d’un mauvais œil la forme des tromblons,
Evite du regard la pleine gibecière
Et les sceaux vermillon souillant la carnassière.
Il exècre le gout du sang, des venaisons.

Il voudrait être un chien à l’allure coquette
Tels caniche et roquet, si propres et soignés
Qui dorment bien au chaud sur de grands canapés
Loin du sanglant chasseur et de son escopette.


Globule