J'ai perdu mon enfance, un fou me l'a volée,
Et l'orage de feu l'a réduite à néant.
Le paysage éclate en pointillés de sang
Me laissant bien trop jeune à cette destinée.
Ma famille se meurt mais, fille dévouée,
J'ai entendu leurs maux murmurés dans le vent.
La faim, le froid, la mort les ont mené pourtant
A vendre au plus offrant leur graine à la criée.
Nul ne peut deviner en moi ce grand malheur,
Le saccage et la mort de l'ardente lueur
Qui brillait en mon cœur, dans une noce sombre
Manquent les orangers et me manquent les jours
Où je vivais heureuse auprès de mes amours
Mais la vie aujourd'hui n'a plus qu'un parfum d'ombre