L'horizon s'est perdu dans les arbres fantômes
Émergeant doucement dans l'air mystérieux
Nuages et brins d'herbe, en amis oublieux,
Joignent avec ferveur leurs délicates paumes
.
Le silence est ouaté, ni chant d'oiseau ni psaume
Ne troublent un instant ce matin nébuleux
Que les vents teintés d'or ont oublié, fiévreux,
Abandonnant aussi le lys au bel arôme.
Sur l'onde qui clapote aucun reflet ne tord
La surface irisée entre les bras du port
Hors des roseaux dressés que la brume caresse
Aveugles sont mes pas, quand mon cœur se réjouit
Le soleil est absent mais le jour fait du bruit
Et mon âme, soudain, en rosit d'allégresse.