A l'aurore cendrée, un crachin matinal
Dépose sur la cime endormie et glacée
De la sombre futaie, émouvante, embrassée,
Une écharpe de soie au charme virginal.
C'est un voile éthéré, un trop pâle fanal
Qu'éclaire la lueur, sa chair juste ébauchée,
La beauté vaporeuse en aime l'envolée
Qu'un rose érubescent habille de cristal.
La pluie en larme étreint un horizon d'ivoire
Et traîne le nuage en l'aérien ciboire
Une douceur muette embrase le passant.
Dans la brume légère, un frisson s'éternise,
Un chant d'oiseau fend l'air, au clocher de l'église
L'heure proclame enfin le début du printemps