Metua Vahine
A l'aube, quand le ciel clair et joyeux s'irise,
que la feuille et la fleur palpitent sous la brise,
égouttant la rosée où s'abreuve l'oiseau,
je glisse mes talons dans l'humide roseau.
Puis s'allume la terre où l'horizon rougit.
J'ai l'escale en dérive hurlant sa nostalgie.
J'entends, mêlés au chant lancinant des notous,
des coups sourds, un murmure et des craquements doux.
Quand voulant explorer, le vert des profondeurs,
bougainvilliers géants, rêves ensorceleurs,
j'invite les saisons, merveilleuses parures,
à épouser ma peau de fines bigarrures.
J'y peins, en symphonie, les notes naturelles
des coloris changeants aux mentales prunelles.