[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Mon MoulinMon beau moulin perdu, ton aile aux quatre vents,
Ivre de son frisson, tressautant en ses hardes,
Agonise à ce jour sous des lunes traînardes
Et me berce au repos de ses longs craquements.
Spirales en ressorts, rouage aux mille dents,
Dans ton ventre pesant cliquetaient cent guimbardes
Et la meule bonhomme, en ses plaintes geignardes,
Agrégeait sous le poids sarrasins et froments.
La farine aujourd’hui d’insipide poussière,
Immobile et gisant sous les flancs de ta pierre,
A tiré son linceul aux parois d'un caveau.
Où jadis un meunier reposait son épaule
Et triait dans les sacs son blé mûr d’une gaule,
Ne reste qu’un silence au fond du grand cuveau.
Jérôme