La vie passe comme un songe, se succèdent
Les jours et les nuits, sur une valse lente
Qui jamais aux vents du mystère ne cède
sous la lumière des astres si transparente.
Les matins roses, où l'aube frissonne sous le souffle
Humide des pleurs nocturnes d'un ciel étoilé,
Sonne l'heure étrange d'un colloque singulier
D'oiseaux dont le chant fragile s'élance et enfle.
Un ravissement envahit toutes les âmes
A l'écoute de ce concert angélique
Même les coeurs de granit, si froids, se pâment
Atteints par les notes pures de cette musique.
Les matins gris, balayés par les vents trop froids
D'un vide sidéral que rien ne semble combler,
Nul chant, rien qu'un silence pesant à écouter
Qui annonce une journée que l'ennui foudroie.
Ainsi, dans le flot diaphane de la destinée,
Le souffle hermétique d'un chant doux et éthéré
Conduit la valse immuable des jours, des nuits,
Tantôt vers l'enfer, tantôt vers le paradis.