L'Opéra Garnier.

Opéra Garnier.
Parfois quand j’allais voir Maman elle m’emmenait chez ses amies « Les Ivanoff ».
Lui était un peintre connu, marié il avait trois fille.
L’ainée était première danseuse de l’Opéra de Paris.
La deuxième travaillait comme interprète elle parlait plusieurs langues.
La troisième un an de moins que moi était ma petite copine elle partageait généreusement ses jouets quand nous venions en visite. Cette petite fille était gracieuse et très jolie, j’avais l’impression d’être un éléphant dans un magasin de porcelaine quand je jouais avec elle.
Les trois filles vivaient avec leur mère.
Le père peintre habitait dans son atelier et venait voir sa famille de temps en temps. C’était la fête !
Marianne danseuse était la plupart du temps allongée sur un divan se reposant avant le spectacle ou après les répétitions.
La petite s’appelait Coré comme les autres je l’admirais et me pliais à tous ses caprices...
Elle était destinée à aller à l’école des rats de l’Opéra.
Sa grande sœur préparait le thé et servait tout le monde quand à la maman elle pleurait et chuchotait ses déboires dans le giron de ma mère

Ma mère m’a expliquée qu’entre la peinture et la vie de famille il fallait faire un choix et qu’il était impossible de concilier les deux.
Pour cela le papa Ivanoff vivait dans son atelier et que la maman Ivanoff pleurait, mais elle de celles qui ne comprennent rien à l’art ni aux artistes.
En fait c’était un plaidoyer que ma mère me distillait entre six et sept ans... l’ai-je bien compris ? Ces paroles sont revenues souvent par la suite.
Un jour après une de nos visites Marianne me demanda : « Aimes-tu la danse ? »
« Oh oui, » lui répondis je.
« As-tu déjà été voir un ballet ? »
« A la fête de l’école en fin d’année. »
« Eh bien je t’invite à venir à l’Opéra avec ta maman. » Puis s’adressant à ma mère :
« J’ai deux places pour la semaine prochaine. »
Ce fut le chambardement... ma grand-mère chez qui je vivais devait donner son accord ?
Elle accepta et fit venir une amie couturière qui me fit une robe en velours bleu marine
Agrémentée d’un petit col de dentelle blanche ... Tout le monde ne parlait que de ça autour de moi...
J’allais à l’Opéra Garnier voir Serge Lifar et Marianne Ivanoff ..Ce devait être important, à vrai dire je ne m’en rendais pas compte.et vaquais à mes occupations du moment et Dieu seul sait comme on est occupée à six ans... Que de chose à faire dans une journée...
Arriva le soir où mes longues nattes se transformèrent en boucles blondes. Il me semblait être déguisée, timide je ne savais plus où me mettre...
Papa me conduisit dans son taxi près de l’Opéra où il me remit à ma mère...Le palais Garnier était éclairé, les gens se bousculaient. Je serrais la main de maman très fort, elle tenait les précieux billets dans l’autre. Une dame nous conduisit jusqu’à une porte qui s’ouvrit sur une loge donnant sur le devant de la scène, tout était velours pourpre et or ... je n’avais jamais imaginé autant de beauté dans les plus beaux contes de fées que j’avais lus jusqu’alors.
Je n’avais jamais rien vu de plus beau !
Au bout d’un certain temps l’orchestre vient s’asseoir dans la fosse.
La salle se fit silencieuse... Après quelques accords, la musique fusa pénétrant chaque parcelle de mon corps.
Le rideau se leva lentement sur un décor de musée Sur chaque socle une statue dans des poses différentes, un personnage qui devait être le gardien du musée, un plumeau à la main époussetait tout en dansant les statues ; puis arrivant près d’une porte il sortait sur une dernière pirouette. La musique changeait de rythme et les statues s’animèrent à mon grand étonnement car j’y avais cru aux statues de marbres.
Le ballet commença, maman me dit : « regarde là à droite c’est Marianne, ne la perd pas de vue. »
Ayant reconnue Marianne sous le collant blanc je la fixais pratiquement tout le long du spectacle en essayant de ne pas voir le déchainement des statues ivres de liberté et d’amour.
Qui dansaient au milieu de la scène.
Et puis ce fut fini, le rideau se baissa sous les applaudissements il se releva et se baissa encore et encore. Maman me dit : « Tu as vue Marianne ? »
« Oui. » lui ai-je répondu. Mais j’avais eu les yeux fixés sur une statue pratiquement immobile et j’avais raté le spectacle.

Heureusement ce n’était pas fini, Serge Lifar grande star de l’Opéra de Paris se produisait en seconde partie.

Après l’entre acte qui me parut très long à nouveau les lumières s’éteignirent et la musique m’envahit... Les émotions que j’éprouvais, étaient trop fortes pour l’enfant que j’étais je m’envolais dans un monde merveilleux et magique.
Le rideau se leva sur un décor étrange, debout une grande toile d’araignée habillait un bon tiers de la scène et dessus Serge Lifar dansait imitant l’araignée pendant qu’un joli papillon
se blottissait sur l’autre coté opposé de la scène. Le jeu consistait d’attirer le papillon sur la toile
Lifar était extraordinaire dans le rôle semi-acrobatique de l’araignée, j’étais fascinée pourvu que le papillon ne se laisse pas faire .Evidemment l’araignée a fini par séduire la danseuse qui se jette sur la toile dans les bras de l’araignée. Rideau. Applaudissements.
Le rêve est fini.
J’ai vécu là mes premières émotions artistiques.

Natacha Péneau 07.10.12.


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Si tu en gades un bon souvenir tant mieux, maman m'en a parlé avec un très bon souvenir !

L'opéra , encore un monde inconnu pour moi, même si mon père en fut toute sa vie fanatique.

Dans l'Opéra Garnier ce jour là c'était des ballets . J'adore l'Opéra, Yves n'aimait pas alors j'y allais avec avec des amis ou toute seule. Jusqu'au jour ou Yves changea d'avis et décida de m'accompagner.
à mon grand regret je n'ai pas vu beaucoup de ballet. Mes enfants choissaient pour leur anniversaire une sortie, ma fille m'a trainé à l'Alambra voir les petits chanteurs à la mode du jour. Vlad au concert
Yann cirque ou cinéma. J'aimais beaucoup sortir avec eux.
Cela ne me manque pas, car je n'y pense pas. Dès le printemps j'ai la symphonie des oiseaux et l'hiver le chuchotement du vent ...
Aurevoir, bonne journée, amitiés, Natacha.