Les passants sont passés ! Qu’y a-t-il à présent
Sur la rue désertée qui plonge dans la nuit ?
Moi, la vie , ton absence et la crue de mon sang
Qui déborde de mort sur les pavés maudits.
Une rue sans piétons c’est un ciel sans nuages
Et des rêves futiles qui gagnent les caves
Où se lovent encore des secrets, des mirages,
Une boîte à outils et un reste d’étrave.
On n'y peut jamais rien, c’est le temps qui s’égrène
Nous laissant loin de tout, le coeur lourd et vidé.
Il y a des pays sans trésor et sans reine
Où la simple nature suffit à s’aimer.
Pour un lit sous les feuilles il faudra bien partir
Vers d’inconnus rivages aux contours imprécis
Que dessine de sueur un démon qui respire
Angoissant et trop beau pour en faire un ami.
Jérôme