Il est un paradoxe, celui de vieillir,
s’écoulant goutte à goutte comme verte absinthe
Et sentant tout ce vide, à l’esprit, alourdir
notre pénible pas vers des lunes éteintes.
C’est une communion de dentelle et de plomb,
de la peau que la pluie transperce de son dard
Et du coeur de l’enclume que le forgeron
a frappé sur nos seins dans son antre blafard.
Un arbre s’est dressé par-delà le brouillard,
je n’en sais que le tronc et son rugueux pardon
Pour mes bras l’entourant comme on enlace au phare
la rive inaccessible et le frais goémon.
Plus loin serait trop loin, bien pâle est l’horizon
quand tombent les rosées annonçant le grand soir.
Les cieux se font obscurs, les feuilles, des frissons
et moi je me blottis à ton écorce noire.
Jérôme