Je vends des morues, je vends des rougets,
Je pue le merlu, le congre pas frais,
C’est un dur métier quand on est poète,
Qui veut d’un baiser qui sent la crevette ?
J’avais bien pensé demander la main
De la Maïté qui pêche l’oursin
Mais quand je voulus toucher son genou,
Je restai coincé dans les plis du cou.
Peut-être qu’un jour, au fond de la rade,
Sur un lit d’amour qui sent la daurade,
Je te trouverai ma douce sirène
Prise à mes filets, aimant mon haleine !
Et nous partirons, écaill’ contre peau,
Bénir notre union sur un cachalot
Mais, ce n’est qu’un rêve de poissonnier
Qui pleure à la grève de l’eau salée.
Jérôme