Qui es-tu, l’Autre ?
Toi qui jamais ne mangeas à ma table
Et que la vie a gardé loin de moi,
Tu ne sais rien de mes jeux ou mes fables,
Ombre sans nom qui connus d’autres toits !
Car dans la chair on se sent près des siens.
Autour du plat nous étions si joyeux,
Vous ma famille et mes frères anciens,
Souvenez-vous des hivers et du feu !
Et puis le temps a posé d’autres nappes
Sur le vieux bois de ces doux souvenirs.
Et la nature a passé d’autres capes,
Creusant la ride et lestant le sourire.
Alors ce soir je voudrais un ami,
Un étranger même fou, même muet,
Pour lui chanter dans mes plus vieux habits
L’âge perdu de mes profonds secrets.
Jérôme