La mort est une amie que l’on ne connaît pas
Autrement qu’au chevet d’une peau désertée,
La dépouille raidie d’une vie qui passa
Pour tenir en ses mains notre enfance blessée.
La mort est un désert dont la seule oasis
Est emplie de nos pleurs, à chuchoter encore,
Quand l’autre ne répond au suppliant iris
Que d’un oeil immobile et d’un secret essor.
La mort est un soupir qui ne sera jamais
Autre que souvenir impalpable et fuyant,
S’écoulant à nos jours comme un flot de regrets
De n’avoir dit l’amour à des coeurs impatients.
Mais la mort est fidèle et nous tient sa promesse :
Emporter un matin nos pesantes mémoires
Où le feu est de joie et la cendre, allégresse,
Un foyer de néant pour nos vies illusoires.
Jérôme