Les Volcans de Larmes
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 15 Aout

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2 participants
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Natacha Péneau

Natacha Péneau


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MessageSujet: 15 Aout   15 Aout Icon_minitimeVen 27 Juil - 9:10

15 AOUT


15 Août, grève générale… et pourtant il faut absolument que je regagne Paris avant demain.
Les bans sont publiés je me marie le 17 ! et me voici coincée en Bretagne avec mes deux enfants et « ma jeune fille au pair »…
Quelle drôle idée de me marier ? Oui… mais j’ai accouché sous X de mon fils et je ne peux le reconnaître que le jour de mon mariage !
Pourquoi sous X ?
Je n’étais pas divorcée et il était automatiquement inscrit sous le nom de mon premier mari que j’avais quitté depuis plus de deux ans…
Yves qui était « l’homme de ma vie » m’accompagna chez un avocat qui me conseilla d’accoucher sous X et Yves devait déclarer être le père du ou des enfants (en cas de jumeaux) à naître de mademoiselle N.B. … ici suit mon nom de jeune fille que je ne vous livre pas car il est long et hyper compliqué !
Je devais reconnaître mon enfant le jour de notre mariage… en attendant il était de mère inconnue !
Vous comprenez mon empressement à me marier… et j’étais coincée en Bretagne
Pour cause de grèves générales…
Michèle (ma jeune fille au pair) m’annonce que de vieux autocars vont prendre la route pour Paris, le chauffeur est un de ses amis et nous aurons la banquette du fond ! Départ demain matin, arrivée à Paris le 16 dans la soirée …tout dépendra du bon vouloir de l’autocar !
Mon fils avait 13 mois il tenait à peine debout mais pesait trois tonnes ! Ma fillette de cinq ans ne pouvait nous être d’un grand secours, les enfants, les bagages et nous devions être prêts aux premières heures de la matinée.
Le lendemain dés l’aube nous étions sur la place du village ; Michèle avait repéré le car de son copain…et nous voilà faisant du coude pour traverser la foule de vacanciers en perdition !
Enfin nous voici installées sur la banquette du fond, tous les espoirs sont permis…
Crachotant nous secouant comme un prunier le car se mit en route, il n’aurait jamais pu attraper un accès de vitesse… Vers l’heure du déjeuner nous nous arrêtâmes au milieu d’un village…
Les passagers se précipitèrent vers la seule gargotte du coin, nous avions un sac de provisions préparé par la mère de Michèle avant notre départ, heureusement car je n’avais pratiquement pas d’argent… (grève de la poste). Ayant nourri les enfants et avalé quelques sandwichs, nous fîmes un petit tour dehors, histoire de nous dégourdir les jambes…J’avais hâte de repartir …
Enfin les passagers se réunirent et le car démarra… je me demandais s’il arriverait jusqu’à Paris ? J’appris que le chauffeur aussi avait des doutes.
Les heures s’écoulèrent nous arrivâmes enfin aux Invalides à plus de 20 heures !
Michèle assise sur les bagages avec les enfants, me voilà partie à la recherche d’un taxi.
Mission impossible ! Il me fallait gagner une petite rue pour en choper un au passage qui veuille bien se laisser attendrir…
Essayez et vous verrez la difficulté d’attendrir un chauffeur un jour de grève !
Enfin un qui s’est arrêté ! avec le taxi je vais récupérer Michèle les enfants, les bagages composés d’une valise et d’un nombre incalculable de sacs et balluchons de toutes tailles… sous l’œil effaré du chauffeur.
L’aventure était presque terminée…arrivée à notre immeuble six étages à monter sans ascenseur…
En haut l’homme de ma vie n’était pas là…déception, fugitive colère, après tout il avait le droit de sortir, nous n’étions pas attendues !
Nous couchâmes les enfants qui épuisés par l’interminable voyage s’endormirent aussitôt.
Michèle alla se coucher et moi j’attendis Yves…
La clé tourna dans la serrure… Je me cachais et a son passage je lui sautais au cou , il poussa un cri, il parait que ce fut la plus grosse peur de sa vie ! il en parlait encore vingt ans après…

Je lui racontais notre voyage, nos mésaventures,
« Pourquoi étais-tu si pressée ? la grève aurait pris fin un jour ! »
« Mais nous nous marions demain, c’est le 17... avais-tu oublié ? ! »
« Non. Mais je ne pensais pas que tu arriverais à temps. »
Ce n’était pas important pour lui, j’étais là son fils aussi, en prime il avait hérité de ma fille…alors le mariage n’était qu’une formalité!
« Bien sur, mais j’ai besoin de reconnaître mon fils, né d’une mère inconnue »
Le mariage par lui même je m’en fichais complètement mais c’était la seule façon d’être officiellement la mère de mon fils.

************************

La grève avait empêché l’approvisionnement de la Capitale, trouver les produits de première nécessité fut un travail d’Hercule. Il fallait avant tout nourrir les enfants.
Retour à la maison, la course contre la montre pour nous présenter à la mairie à 11heures…laquelle mairie du XVII éme était très loin de notre maison ni bus, ni métro nous partîmes au trot : l’homme de ma vie, mon fils, ma fille et moi
«Les témoins ce n’est pas une affaire nous les trouverons à la mairie » me dit Yves.
Il savait toujours tout et bien mieux que moi … c’était vrai en ce qui concernait les démarches de la vie… j’avais gardé l’anxiété de l’enfant d’émigrés que j’étais…
La mairie, un superbe escalier déroulant son tapis de velours rouge ;
« La salle des mariages est au premier » nous cria –t-on.
Nous arrivâmes essoufflés…
« Je ne vous attendais plus ! nous dit le maire, nous allions fermer. »
« Et les bureaux ? »Demandais-je d’une voix inquiète.
« Quel bureau ? Pourquoi faire ? vous venez vous marier ??? »
« Oui, mais je dois reconnaître mon fils le jour même »
Le maire un tantinet étonné se fit expliquer la situation,
« Nous irons ensemble après la cérémonie et légaliserons le livret de famille »me dit-il.
Ouf, je respirais enfin ! Tout le monde s’installa la cérémonie allait commencer quand les cris furieux de ma fille emplirent toute la salle !
« Je veux me marier avec Maman, pas lui ! Je veux me marier avec Maman »
Le maire fit asseoir ma fille à côté de moi :
« Je te marie avec ta maman si tu restes bien sage. » le silence se rétablit aussitôt.
Le maire a pu lire de sa belle voix grave une longue tirade pendant que j’écoutais mon fils s’amuser à quatre pattes sous les banquettes…
J’ai dis « Oui » il a dit « Oui » nous signâmes le grand livre, le maire nous félicita ainsi que ma fille pour son mariage avec sa Maman !
Longtemps après, avec son œil brillant de malice, elle me disait :
« Je suis mariée avec toi, tu sais ! »
Nous reçûmes notre livret de famille dans lequel j’étais enfin la mère de mon fils né sous X !

Natacha Pénerau
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MessageSujet: Re: 15 Aout   15 Aout Icon_minitimeVen 27 Juil - 9:45

Histoire qui se termine bien ! Laughing
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Rodes (nurtapa)
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Rodes (nurtapa)


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MessageSujet: Re: 15 Aout   15 Aout Icon_minitimeVen 27 Juil - 14:47

Effectivement , le contretemps de la grève n'a en rien entravé la bonne marche des évènements. Mais il y a quand-même un certain suspens qui rend ce texte intéressant jusqu'au bout.

Amicalement

Jérôme
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Natacha Péneau

Natacha Péneau


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MessageSujet: 15 Aout   15 Aout Icon_minitimeVen 27 Juil - 16:07

Cher Jérôme.
Merci beaucoup .
Bonne soirée, je t'embrasse tendrement
Natacha.
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MessageSujet: Re: 15 Aout   15 Aout Icon_minitime

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