Quand on a pu vivre, enfin…
En de violents pays où le temps doit lutter,
Acculé au passé comme un lourd pénitent,
Face aux vents déchaînés, sous un soleil fané,
Il est doux d’écouter le silence, un instant !
Quand on a su rire, enfin…
A toucher la folie du bout de la misère,
Possédé de sanglots et de spasmes bénis,
Larmoyant de stupeur une crue éphémère,
Il fait bon de savoir les douleurs et les cris !
Quand on a aimé, enfin…
A marcher sur un fil, le regard à l’azur,
Le coeur lourd et serré mais le rêve futile,
Epargnant la rosée, fracassant tous les murs,
Il est bien d’être seul et bercé d’inutile !
Quand on a péri, enfin…
A toujours reculer quand la pendule avance,
De savoir que demain résonnera du vide,
Affaissés dans le cuir, la sagesse à la panse,
Il est bon de pourrir à la terre insipide !
Jérôme