SOPHIE HUGO, née Trébuchet

SOPHIE HUGO, née Trébuchet


Je me suis mariée le quinze d’une certaine année.
Un vent glacial soufflait sur Paris et mon cœur.
Homme fier, cheveux noirs qui m’était destiné,
Faisait frémir mon corps, d’angoisse et de terreur…

Il était dur, brutal … j’étais si mal aimé
Pourtant prête à tout supporter et le pire.
Un soir dans un salon, ton regard m’a croisé,
Palpitante j’ai tremblé devant toi, Sire.

Lahorie, sensible, amoureux et sincère
Posas sur ma vie, ses yeux bleus d’outremer
Sur moi, humble Sophie qui était déjà mère
Prête à t’aimer, dans les flammes de l’enfer…

Mon mari s’absentait, militaire de métier
En Italie pour des années entières ;
Car du gouvernement il était le pilier !
Mon amant ton arme : n’était pas guerrière !

Février mil huit cent deux, je mis au monde :
Victor, le fruit de nos amours profondes
Le général Hugo te pria pour le parrain
En renforçant ainsi, encore plus, nos doux liens.

Il fallait te cacher, tu étais poursuivit,
Tes amis arrêtés. Notre amour en sursis.
Une joie Victor, tête blonde et bouclée,
Enfant aux yeux bleus de son père tant aimé …

Nous vécûmes ensemble une dizaine d’année
Veillant les premiers mots et les pas, de ton fils
Pour lui nous étions prêts à tous les sacrifices…
L’échec… le coup d’état…et tu fus fusillé !

Ceci sonna le glas de mon unique amour…
Je voyais en Victor ton sourire, ton esprit,
La finesse de tes traits, l’intelligence, l’humour
En lui, j’ai puisé mes dernières forces de vie …

Natacha Péneau