J’ai la musique à fleur d’ennui ; une diva fait vocalise,
Seule au monde dans ses nuits, loin de ma couche de lise.
Un crapaud fait sa parade, soigneusement ténor,
Je ne connais que la fade livrée de ses accords.
Et pourtant, je suis la corde vibrant à l’unisson
De ces grands roseaux qui bordent l’étang lourd et profond.
Puis soudain, je suis le maître de ces gracieux concerts
Qu’on se doit, pour les connaître, de rire à la misère.
Les divas ne sont que pierres, gargouilles silencieuses
Ne laissant que d’un mystère, une traîne vaporeuse
A de vastes corridors désertés et résonnant
D’une vaine métaphore esquissée sur un mur blanc.
Les crapauds ne sont que lourdes baudruches sans esprit,
Bondissant comme des gourdes que l’air aurait emplies
De naïveté stupide et de pesantes détresses
A chercher l’amour au vide et du néant, l’allégresse.
Jérôme