Je suis la bête dans tes mains pleurant de haine ses regrets,
Tes yeux se perdent au lointain et tu me couvres de la paix,
Celle qui pose après l’orage une tiédeur et un soupir
Sur cette terre de mirage aux mille craintes qui respirent.
Vois-tu en moi ce bel enfant qui ne sait rien de la douleur,
Blotti aux rêves rassurants de longues routes sans frayeur,
Ou bien cet homme sans pays et qui mourut depuis longtemps
Dans une ville au vide gris, blessé de vains enchantements ?
Es-tu si grande la vision qui prend la face d’une reine
Pour enivrer toute raison et me protéger de ta traîne,
A l’aventure d’une peau lissée de brises estivales
Et qui posèrent en cadeau quelques arômes de santal ?
C’est un instant, une folie, juste une bulle de douceur
Et qui éclate dans la nuit, mouillant mon âme de ses pleurs
Et puis rejoint l’horizon noir, l’inaccessible vérité,
Que ta palette dans le soir a su repeindre de clarté.
Jérôme