Il n’y a rien, là-bas, qu’un clown aux cheveux blancs
Chaussé de ses lunettes et lisant, solennel,
Quelques feuilles d’ana délavées par le temps,
Quelques rimes fluettes tachées de Javel.
Il n’y a plus, au loin, qu’une agora glacée
Où se traîne la vie, un dimanche sur deux,
Où même les gamins ont déjà déserté
Tant y règne l’ennui, tant y pèsent les cieux.
Il ne reste d’amour, aux travées des églises,
Qu’une bouffée d’encens, un parfum de promesses,
Un espoir de vieux jours que transporte la bise
A ce vide géant de divine allégresse.
Il nous reste les mains pour prier, pour pleurer,
Peut-être pour cacher la honte de nos yeux
Car c’est toujours demain qu’il nous faut espérer
Renaître à la beauté, mourir en bienheureux.
Jérôme