Par tous les seins en pointes
A mon levant radieux,
Mes deux caresses jointes
Au cœur de tes aveux,
Je suis le doux prieur
Accoudé sur ta peau,
Lui sifflant, enjôleur,
Le chant de son appeau.
Toi, vierge énamourée
Cachant de ses deux mains
La toison détrempée
De ses pleurs enfantins,
Tu rosis sous ton voile
Et, du fond de l’orient,
L’horizon se dévoile
Au matin rougeoyant.
La longue caravane
Etirant au lointain
Sa parure diaphane
Et s’éloignant sans fin,
C’est ton pas éperdu
Que je suis sans relâche,
Quand mon œil de pendu
Recherche ton panache.
Sillage de ta main
Râtelant ma chimère,
J’y jetterai mon grain
Pour semer la lumière !
Et ce qui fut jadis
Un pays sans moissons
Fleurira tout son lys
Et rira nos saisons.
Jérôme