Une heure, un fil, un soir, Pénélope oubliée,
Fais aller ton métier, inlassable ouvrière
Aux doigts longs et taillés dans le sang, dans le verre.
Aujourd’hui, sous ta main, la navette est lassée.
Pose là ton ouvrage et gagne le sentier
Où tes pleurs ont fleuri, sous l’ondée printanière,
Essaimant mille tons sur la toile éphémère,
Un nuancier chantant recouvrant tout le pré.
On l’attend dans le doux bruissement des ramures
Et là-bas, près de l’eau, ton entêtant murmure.
Il te faut déployer ces ailes engourdies.
Quand demain passera, derrière le rideau,
La grande silhouette noble de l’oiseau,
Je te verrai planer sur mon songe étourdi.
Jérôme