Reviendras-tu, voyageuse sans bagage
Que le doute a saisie, odieux amant,
Emportant sous le bras ton ciel en otage,
Refermant sur moi l’écrin de ton diamant ?
Te savoir, juste marchant, même à la rue
Infecte où gisent rêve mort et chagrin,
Me rappeler cette voix montant férue
L’étalon noir de ton rêve adultérin,
Laisse-moi ce souvenir, moi, l’étranger
De toi et de ces airs chantés en pleurant,
Quand le vide commençait à dessiner,
Sur le rideau de sa brume, un cœur mourant.
Partiras-tu ce matin, dans mon sommeil,
T’éloignant sans bruit du repos miséreux
De mon corps privé de ce tendre réveil
A noyer enfin tes larmes dans mes yeux ?
Jérôme