Fusion

Je me fonds à l'amour, te goûtant de l'intérieur, dévorant tes chairs.
Peu à peu, je m'imprègne de tes sucs, m'en nourris, m'en grandis
Je deviens toi, mouillé de bulles intimes, léchant cette pluie de vie.
Tour à tour, je suis parfum d'ange et bouillon de soufre

Voici qu'un bras coule sur ma joue brûlante.
Je le bois, l'absorbe, en imbibe mon sang.
Donne-moi tout, transpire ta vie sur la mienne,
Nous serons bientôt un seul vent, un seul passant.

Nous serons les terres acres et brunes,
Pourrissant les automnes, avalant les troncs,
Eternellement vivants et prenant aux pattes
D'infâmes bêtes geignantes, rongeant les squelettes
Froids de piteux corbeaux et de biches mortes.

Demain sera comme hier, sans mémoire,
Sans autre but que de tourner toujours
Sous des cieux moribonds et des astres trop lointains.

Jérôme

Univers tourmenté mais si bien décrit qu'on a envie de le décrypter !

Eh bien c'est une sorte d'anti-procréation, une façon de dénier cette fatalité de la pérénité de l'espèce. Pour résumer, au lieu de faire un enfant on pratique une fusion des corps et des esprits pour nourrir la vanité de toute chose.

Jérôme