A cloche-pied sur le buvard
Qui boit ma peur, en goutte à goutte,
J’approche de ton nénuphar
Et ma raison est en déroute.
Un pas devant, un pas derrière,
Mon papier tombe sur le fond
Et je sautille sur les airs,
La main légère et les yeux ronds.
Ma libellule du printemps
S’est envolée, bruissant de l’aile,
Au-dessus de mon pied battant
La peau des flots, en ritournelle.
Rainette douce au chant distant
Qui dans la soir a barbelé
Le noir enclos de ses amants,
Eclaire-moi sur ta portée.
Je cours ainsi qu’un puceron
Qui chercherait à rattraper
L’ombre céleste d’un dragon
Fendant le ciel, de son brasier
Un bond par ci, un saut par là,
Le souffle au cœur de mes vingt ans
Bat sa chamade à l’au-delà
Des rives floues de mon allant.
Tic tac, tic tac, et le coucou,
Sortant la tête de son nid,
Me dit : allons, passe à ton cou
La corde raide de la nuit.
Ronflant sous le bras d’une lune,
Expiant, du sommeil, ma course,
Je rebâtirai, de ma dune,
Ton Versailles sous la Grande Ourse.
Jérôme
Ven 29 Juin - 4:14