J’ai plongé dans le vent les lignes de ma main,
La ligne de la vie et celle de l’amour.
L’hameçon frétillant de mes vers enfantins
Se moquait bien du temps qui faisait demi tour.
Les années ont passé, j’ai laissé sur la rive
Une nasse affaissée au poids de mes saisons,
Vide comme un bateau démembré qui dérive
Aux confins imprécis de lointains horizons.
Tu serrais ta poupée à l’ombre d’un bougeoir
Ton regard scintillait comme passe au vitrail
La lumière du jour éclairant l’encensoir
Et nuant le prieur de ses tons de corail.
Ta jeunesse a posé ses crayons de couleur.
Au manège de bois les orgues se sont tues.
Pleure-moi ton regret, je connais ta douleur,
Moi, je pleure le mien dans tes paumes émues
Jérôme