Les Volcans de Larmes
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 La fin de l'enfancesuite et fin.

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2 participants
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Natacha Péneau

Natacha Péneau


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MessageSujet: La fin de l'enfancesuite et fin.    La fin de l'enfancesuite et fin.  Icon_minitimeMar 26 Juin - 8:29

Toutes mes camarades m’accueillirent avec la plus grande excitation…
Nous échangeâmes nos nouvelles, j’ai du raconter pendant des heures toutes mes aventures parisiennes.
Chez nous les changements vinrent plus tard, d’une nette amélioration de la nourriture. Puis l’allemand en classe fut remplacé par la langue anglaise obligatoire, et surtout le seul cinéma de Raincy donnait un concert avec André Pasdoc, chanteur de charme d’origine russe qui devait chanter dans les deux langues ! Mon sang ne fit qu’un tour comment assister à ce spectacle ? mes amies et moi tournâmes cette question dans nos têtes pendant toute la journée, le soir sur le balcon nous avions résolu le problème !
Une des externes était la fille du propriétaire du cinéma, elle se proposait de nous faire entrer gratuitement par la porte de service .
Pour nous le plus délicat était de passer sans bruit, par la fenêtre de l’entre sol, une fois la directrice retirée dans sa chambre, et de franchir les grilles de fer de l’extérieur…Notre première expédition se composait de trois personnes en me comptant.
Ce fut un jeu d’enfant… Éblouie par le spectacle de ce chanteur de charme s’époumonant sur nos classiques chansons russe (les yeux noirs, cocher fait courir tes chevaux, Kalinka, etc.…) c’était le premier spectacle auquel j’assistais depuis bien longtemps, c’était merveilleux !
Nous promîmes de partir au début des applaudissements pour ne pas être aperçus dans la salle…Notre retour se fit sans histoires mais non sans battements de cœur… il nous semblait que chaque bruit raisonnait terriblement….
Le samedi suivant, le cinéma passait le premier film américain qu’il nous était donné de voir ! Nouvelle réunion sur le balcon, là les filles s’enhardirent et nous nous trouvâmes quatre à faire le mur…l’astuce était de se faire priver de sortie le samedi pour pouvoir organiser nos escapades… Ce fut une réussite !
**********************************************
Un jour un télégramme arriva me prévenant de la naissance de ma petite sœur, ce fut une joie sans pareille ! la directrice me permit de partir aussitôt à la maison, et les filles s’étant toutes cotisées auparavant m’offrirent un bavoir et une petite broche pour le bébé venant de naître. Ce cadeau collectif fait par des enfants démunis de tout me toucha profondément, ce fut un de ces gestes que j’ai gardé ma vie durant au fond du cœur...
Paris n’avait pas beaucoup changé, la libération n’était pas la fin de la guerre, les américains approvisionnaient la capitale, mais ils y avaient toujours des tickets d’alimentation et des queues devant les magasins…les fumeurs ramassaient les mégots que l’on gardait dans une boite avec quelques morceaux de carottes qui adoucissaient le goût du tabac…
Paris était gris, les gens étaient gris, ils marchaient toujours vite en baissant la tête de peur d’être reconnu ?
Moi, je déboulais joyeuse dans notre chambre d’hôtel où je trouvais mon père en train de se dépatouiller avec ( les tours Eiffel, les Arcs de Triomphe, et la colonne Vendôme ) les commandes que ma mère n’avait pu finir avant de partir à l’hôpital…Je connaissais déjà le travail et lui promis que tout serait terminé à temps, (ce qui fut fait).
Le lendemain à l’heure des visites je fis la connaissance de ce petit bébé ravissant qui était ma sœur, maman était radieuse et moi je pensais vivre le plus beau jour de ma vie !
La fin de la semaine se passa très rapidement entre la décoration des mouchoirs et nos visites à l’hôpital …
Je repartis à la pension avec au fond de ma poche quelques cigarettes roulées dans les mégots qui feront la joie de nos soirées sur le balcon.
Grande nouvelle !… Le « Grand Café » sur la place organisait des bals tous les samedis !
Encore une sortie qu’il ne fallait rater…à aucun prix ! Nous voici à nouveau conspirant sur le balcon…La sortie était prévue le samedi mais cette fois-ci nous étions cinq, le danger de faire du bruit devenait de plus en plus grand !

Je me suis retrouvée à la tête de l’expédition, passant la première à l’aller et la dernière au retour.
Arrivées au café nous nous agglutinions comme des mouches à la fenêtre…les jeunes gens nous ayant remarquées nous faisaient rentrer discrètement. Je suis restée une partie de la nuit à les regarder danser, je ne pouvais pas rentrer avec les chaussures de mon père, ni pieds nus dans cette salle brillamment éclairée, je m’amusais comme une petite folle à regarder mes amies danser.
Je me demandais comment je me serais comportée dans les bras d’un de ces jeunes gens, à la fin de chaque danse tout le monde se réunissait auprès de moi qui était restée derrière la fenêtre, l’heure du départ sonna pour nous… les filles étaient terriblement excitées par ce bal.
Les rires étouffées, des chuchotements trop prononcés et nous voici devant la grille, je suppliais les filles : « Faites gaffe sinon nous allons nous faire pincer ! » Imaginez cinq filles faisant le mur tombant, se tordant les chevilles, dans le noir le plus complet, puis passant par la fenêtre et montant deux étages pour se cacher enfin dans leur lit… Je fus la sixième et je me fis prendre !
Interrogatoire, qui était avec moi ? Où avons nous été ?
De mon coté silence de mort, le mutisme, j’avais retrouvé mes anciens réflexes, rien ne peux agacer plus un adulte que le mutisme de l’enfant, il perd ses moyens, lui qui est le plus fort se sent faiblir devant un sale gosse… et, vous avez gagné !
Je fus renvoyée, quelques temps après l’assistante sociale vient me chercher, il était convenu que je vivrais chez mes parents en attendant que le substitut ou le juge puisse statuer sur mon sort.
Je devais également passer des tests chez le célèbre professeur Wallon dont l’avis devait peser lourd sur mon avenir. J’appris par la suite que ces tests étaient la quintessence de l’adolescente en pleine révolte… L’avis du professeur avait été de me laisser vivre en paix avec mes parents dans ma nouvelle famille enfin réunie et agrémentée d’une petite sœur.
Le jour où je passais devant le substitut fut de nouveau une journée où je me sentais vide à l’intérieur et indifférente à tout, je m’étais condamnée. L’assistante chef passa la première et ressortit en claquant la porte furieuse ! Après ce fut le tour de mon assistante sociale qui nous accompagnait mon père et moi…Je me tenais au bord d’un grand bureau, l’horrible fou rire commença à me gagner…je n’entendais rien, ne comprenais rien, ne pouvais répondre à aucune question.
« Restera en liberté surveillée jusqu’à sa majorité. Vous pouvez vivre chez vos parents en vous présentant une fois par mois à votre assistance sociale. »
« C’est tout, vous pouvez sortir » dit une voix.
J’avais quatorze ans et des poussières.
Je devenais maîtresse de mon destin.
Paris était libéré.
Moi aussi.

Natacha Péneau


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MessageSujet: Re: La fin de l'enfancesuite et fin.    La fin de l'enfancesuite et fin.  Icon_minitimeMar 26 Juin - 9:42

Bonjour Natacha,

Tout allait bien et boum , à nouveau tu te fais prendre. Mais bon , tout finit bien et la chute promet un avenir des plus radieux. Les carottes dans le tabac c'est pour éviter qu'il ne sèche, j'ai moi-même utilisé cette astuce à maintes reprises.

Affectueusement

Jérôme
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Natacha Péneau

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MessageSujet: la fin de l'enfance   La fin de l'enfancesuite et fin.  Icon_minitimeMar 26 Juin - 10:15

Bonjour Toi,
je voudrai m'excuser pour les fautes d'orthographes, je les ai corrigées avec l'aide d'une amie prof d'économie, elle était la femme d'un sculpteur avec qui j'ai beaucoup exposée , mais tu as eu la version Natacha avec fautes...
Cette nuit j'ai composé dans ma tête une suite qui ferait le lien avec ma vie de liberté...mais cette suite je vais l'écrire dés que je me serai débarassé des choses de la vie courante.je vais changer également ma version sur le site
par celle qui a été corrigée.
Cet après midi je vais classer le reste de mes nouvelles par ordre chronologique, il y aura certainement un trou que je comblerai plus tard.
Grâce à toi je bosse et je t'en remercie, rien de tel pour tenir le coup !
je t'embrasse tendrement ,je reviens tout à l'heure lire tes poèmes.
toute mon affection Natacha.

ps :bien sur que c'était pour rendre le tabac plus doux et l'empêcher de sècher.
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MessageSujet: Re: La fin de l'enfancesuite et fin.    La fin de l'enfancesuite et fin.  Icon_minitimeMar 26 Juin - 10:18

OK, à tout à l'heure. :-)
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MessageSujet: Re: La fin de l'enfancesuite et fin.    La fin de l'enfancesuite et fin.  Icon_minitime

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