Cendrillon

Dans ses nippes de Carnaval,
Son pantalon trop court,
Cendrillon rêvait de bal,
Cendrillon rêvait d’amour.
Briquant sa misère tenace
Et sa crasse coutumière,
Fardée de ses rêves salaces
Elle briquait son enfer.

La Princesse dormait encor’,
Nonchalante de lucre,
Exhalant au faste décor
Un parfum de sucre
Et passant sa main ciselée,
Son gant de mépris,
Au creux de ses rêves bercés
D’un doux clapotis

Cendrillon flânait par hasard
Aux rives des douves,
Déclamant, pour quelques canards,
Un sonnet de louve
Et cet air monta jusqu’aux cieux
Eveillant la belle
Qui frémit, sous ses doux cheveux,
De la ritournelle.

La Princesse alors lui sourit
Priant cette enfant
De verser le jus de son fruit
Sur sa langue sang
Pour goûter aux râles intimes
De la souillon,
S’abreuver au ventre des rimes
De Cendrillon.

Jérôme