Quand demain passeront des corbeaux faméliques
Sous les cieux en charpies pleurant une encre noire,
Quand le courbe horizon, s’épanchant en oblique,
Fera glisser l’ennui vers le néant du soir
Alors, je partirai…
Courant comme une grasse et piteuse volaille,
Battant de mes moignons, trébuchant au chemin,
Détrempé de lavasse et les pleurs en bataille
Je fuirai, compagnons, vos étreintes carmin.
Ainsi, je chercherai…
Bondissant comme un diable au-dessus des ronciers,
Une ruine apaisée, conquise des marauds,
Anonnant l’ineffable abandon du passé
A la gueule écorchée de sinistres crapauds
Et puis j’implorerai…
Sous les ombres drapées d’un océan de plomb
Qui coulera du ciel comme un malin présage,
Des sylphides lassées, se riant de l’aplomb,
Etirées dans le miel et fardant leurs visages.
Et je m’endormirai…
Pétrifié de stupeur, ébloui dans la nuit,
Refermant pour toujours un écrin vieillissant
Puis, déposant mon cœur sous la lune qui luit
Au perron de nos jours comme un songe incessant.
Jérôme
Mar 12 Juin - 4:41