Quelques gouttes de pluie irisent le matin
Au pied des arbousiers que le vent caressait
Les fées s'endormaient à l'ombre d'un grand arbre
Et l'hiver a semé dans mes cheveux sa neige
Parfois sur les remparts j'entends les doux arpèges
Quelques gouttes de pluie irisent la lumière
Et dans mes yeux aussi des perles de chagrin
Me rappellent encor' aux sources du matin
Qu'un instant j'ai failli devenir une mère
A l'abris de mes flancs un secret grandissait
Fait d'amour et de chair à la saison si douce
Quand mûrissaient les fruits qui tombaient sur la mousse
Au pieds des arbousiers que le vent caressait
Les nuages lointains proclamaient mon bonheur
Avec le coeur du temps je ne faisais plus qu'une
Les étoiles brillaient dans les yeux de la lune
Le regard de ton père iradiait de douceur
Je te rêvais déjà mon bambin magnifique
Sur ton front délicat je semais des baisers
Et de tes fins cheveux aux beaux reflets d'été
Je respirais sans fin la douce odeur unique
Les fées devaient dormir à l'ombre d'un grand arbre
Quand tu as décidé de partir pour ailleurs
En semant dans mes jours l'enfer et la douleur
Gravés à tout jamais dans la froideur du marbre
Dans l'arbre dénudé reste le souvenir
Et l'hiver a posé dans mes cheveux sa neige
Parfois sur les remparts j'entends les doux arpèges
De ta voix enfantine et j'arrive à sourire