C'est une île perdue où l'on va en silence
Arrachée à la terre et sourde aux cris du vent
Paisible sous l'ondée elle attend le passant
Lui offrant un abri dans sa lumière intense
Elle qui sait de tous guérir la purulence
En débridant la plaie enfouie aux plis du temps
Décape la sanie amassée aux mitans
Des esprits torturés flottant en déshérence
Dans son brouillard clément la souffrance se terre
S'assoupit, se dilue et finit par se taire
Au murmure fervent de la chanson des flots
Alors elle fait naître un ciel de blanche écume
Caressante et si douce et d'amour nous parfume
En offrant à chacun de sublimes tableaux