La plage de galets est celle que tu sais
Les vagues de turquoise y lèchent le rivage
Sous un ciel toujours bleu, ce ciel d'azur trop sage
Où des nuages fous jouent aux feu-follets.
Dentelles et jupons claquent comme des voiles
Découvrant les mollets des riantes baigneuses
Le vent emporte au loin leurs voix pleines d'étoiles
Qu'elles sèment gaiement en chansons curieuses
Allongée et rêvant , la brise me caresse
Le visage caché de Phébus sous l'ombrelle
Dans un demi-sommeil où je songe sans cesse
A toi, à nous ensemble, à cette année si belle
Mon Apollon
Mon plus que tout
Sur tous les tons
Tous tes mots doux
Redis-les moi
Et sur mon cœur
Grave l'émoi
De nos bonheurs
Grisée par tes longs baisers
Un doux frisson me traverse
Il y a tes yeux blessés
Lovés au creux des caresses
Là où tu m'as entraînée
Amour, ta fière maîtresse
Use de ses armes cachées
Mue par un désir d'ivresse
Emporte-moi, mon aimé
Toutou me tient la main et me couve des yeux
Ne sachant qu'accomplir pour me conter fleurette
Il n'est qu'un vague bruit effleurant mes cheveux
Et je songe mon dieu, mon dieu, qu'il est bête!
Je me suis faite douce appelant de mes vœux
Ta flamme caressante et tes mains inquiètes
Sur ma peau frissonnant à ton verbe soyeux
Et mon ventre chantant les notes d'un quintette
Je te sais sous le feu, dans un fossé boueux
Où la vermine grouille et les rats font la fête
Quand les hommes noués aux tripes et peureux
Se terrent frissonnants au cœur de la tempête
Je n'espère désormais qu'en ton retour heureux
Dans un soleil brillant éclipsé par la fête
Que nous célébrerons à la face des cieux
Unis dans un soupir, nos cœurs en silhouettes
Reviens mon bel amour de ce pays fangeux
Où il n'est que mitraille et dangers qui te guettent
Mon petit chat s'endort, le corps bien douloureux
Il te supplie: "Fais vite" en prière muette
L'été rieur éveille un grillon sans façon
Par un vent de chaleur mêlé de ritournelle.
La torpeur de midi submerge la venelle
D'une tendre douceur aux tons vert céladon.
Dans la rue éclatant d'un charnel abandon
Des taches de soleil dansent la tarentelle.
Derrière les volets, les voiles en dentelle
S'agitent doucement sur les sommeils de plomb.
Loin du ciel orageux qui, rocailleux, menace
De pleurer une larme au parfum trop tenace,
Un chat flemmard s'étire à l'ombre du clocher
Et là, dans cette chambre où les mouvantes ombres
Dessinent sur ta peau des arabesques sombres,
La rue étend sur nous son bel habit d'été.
Je t'ai offert la chair des fruits de mon verger
Le jus de la grenade réchauffé de soleil et les melons sucrés de mon plein champs fleuri
La treille a coulé dans ta gorge assoiffée parfumant tes lèvres de son ivresse divine qui se mirait dans les secrets de tes mains égarées
J'ai partagé avec toi les parfums andalous des figues violettes et leur douceur colorée dans la touffeur des soirs d'été
Cédant à tes désirs, j'ai ouvert les caches dissimulées dans la verdure pour t'en faire savourer l'ineffable festin
Mais ce que je t'ai offert, je ne peux te le donner...
D'autres fruits restent à découvrir de par le vaste monde
De ce festin des dieux, tu fus la pulsation sans en être le cœur...
Je ne suis pas Pomone...
Les hommes sont de grands vaisseaux qui tremblent, et dressent leurs voiles fièrement pour de nouveaux voyages...
Mes bagages sont faits
Ecris-moi poste-restante,ne pleure pas..