Crevé d'ombre et de vent le drapeau flotte encore
Sur la cité secrète où gît l'enfant perdu
Les yeux clos sur le monde il s'endort abattu
Par les vents aquilons que lui souffle Pandore
Il rêve à l'horizon, au vin doux d'une amphore
Qu'une femme aux bras blancs et regard éperdu
Verse au fond du gosier assoiffé et fourbu
Qu'il lui tend, capitaine affamé par l'aurore
Une lave incendiaire allume le parfum
D'anciennes traces d'or à l'odeur d'airain
Qu'il hume avec l'ardeur d'un marin à la fête
La lueur d'une étoile ouvre soudain le ciel
Et ses songes troublés coulant comme le miel
Éclatent au grand jour en histoire muette