Et les voiles partout couvraient le paysage
D'ailes d'oiseaux rieurs frémissants sous le vent
Le ciel, comme un adieu, se grisait tristement
Loin de l'été saphir à l'horizon trop sage.
On eût dit une attente à l'ultime présage,
Sur le port déserté, la ville se penchant,
Oubliait l'insouciance, un jour fêté gaiement,
Départ aventureux pour un trop long voyage.
Les embruns sur la peau déposaient un parfum
De havane et de rhum et fuyaient sous la main,
Ephèmère caresse à l'aérienne essence.
Les vagues grossissant comme des murs, soudain,
Ne purent empêcher l'embarquement marin,
Liberté reconquise au détour du silence.