Le désir me caresse et du bout de ses doigts
Il effleure ma couche en dentelle ajourée
Où ses ailes de vent sur ma peau vanillée
Font brûler des parfums de muscade et de bois.
Mais que sont ces soupirs soulignant mes émois
Et cette douceur qui, langoureuse envolée,
Fait de moi son esclave à la gorge nouée
Les mains cherchant encor' ces supplices chinois?
Dans ma chair enfiévrée où le fil de ton rêve
A réveillé le feu d'une passion trop brêve
Je m'égare au millieu des rivages du temps.
Un charme printanier submerge ma pensée
Me laissant son ivresse à la beauté sucrée.
Dehors, tous les oiseaux s'égosillent aux vents.